Les compléments d’honoraires limitent-ils l’accès aux soins ?
L’autorisation des compléments d’honoraires fut accordée en 1980 par Raymond Barre, alors premier ministre, qui a voulu la création du secteur 2, c’est-à-dire un secteur conventionné à honoraires libres.
Pourquoi ? pour compenser l’absence de revalorisation du tarif Sécurité Sociale (SS) dit « opposable ».
Depuis 30 ans, les tarifs opposables n’ont quasiment pas suivi l’inflation : le tarif de base du médecin spécialiste en secteur 2 est passé en 30 ans de 21,30 euros à 23 euros…
Ce système (dit « secteur 2 »), qui autorise les médecins à appliquer des honoraires libres « avec tact et mesure », tout en étant surveillés par l’ordre des médecins, a permis le développement de la chirurgie française et de quantité de spécialités médicales.
Loin de renforcer des difficultés d’accès aux soins, il a, jusqu’alors, favorisé les installations.
Secteur 2 : un cadeau fait aux médecins pour augmenter leurs revenus ?
En secteur 2, les médecins sont donc autorisés à pratiquer des compléments d’honoraires. Ce sont ces compléments de revenus qui permettent notamment à ces praticiens d’investir dans leur outil de travail (cœlioscopie, robot laser, scanners, IRM, etc.).
Au tarif SS, le chirurgien opère à perte : sans secteur 2, un grand nombre de spécialités s’effondrent. Sans compléments d’honoraires, il est impossible d’opérer avec toutes les nouvelles innovations thérapeutiques (Robot, Laser, Coelioscopie 3D…).
Transférer l’activité libérale vers le public : vers un effondrement de notre système de santé
95% des patients est pris en charge par la médecine de ville, 5% par l’hôpital
80% des actes de chirurgie ambulatoire sont réalisés dans le privé
Le secteur hospitalier ne peut pas absorber cette activité
Si on transfère l’activité du libéral vers le public, on aggrave le problème d’accessibilité des soins
Un ONDAM (enveloppe qui régit les dépenses de soins) sous dimensionné dans le PLFSS 2026
Cette enveloppe ne va augmenter que de 0,9% pour la médecine de ville et 1,6% pour l’hôpital public et privé, tandis que les mutuelles augmentent de 6% chaque année.
Cette enveloppe ne tient pas compte de l’inflation et des spécificités de la santé, (molécules onéreuses, vieillissement des populations, maladies chroniques, retards de soin…).
Le problème des Mutuelles : des frais de gestion opaques
Les mutuelles poursuivent l’augmentation de leurs cotisations d’une année sur l’autre :
Les patients paient, les mutuelles encaissent :
Le remboursement des compléments d’honoraires (leur mission première) ne représente que 5% des prestations :
En 2024 :
Sur 35 milliards de prestations, le remboursement des compléments d’honoraires ne représente que 1,7 milliards d’euros
Des contrats opaques :
8,6 milliards d’euros de frais de gestion : 3,5 milliards d’euros sont consacrés à la publicité… 2 fois plus que les remboursements.
Les mutuelles oublient leur mission première : rembourser les patients !
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